L'insurrection contre le coup d'état du 2 décembre 1851 

Élu président de la seconde République en 1848 pour 4 ans selon la Constitution, Louis Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er, fomente un coup d’État le 2 décembre 1851 afin de rester au pouvoir et devenir empereur.
Les Républicains qui s’y attendent se mettent en résistance dans de nombreux départements, résistance écrasée immédiatement dans le sang à Paris.
Environ10 000  Bas-Alpins opposés au coup d’État marcheront de nuit comme de jour sur Digne, la préfecture, dont ils s’empareront. Avertis de l’arrivée de l’armée, nombre d’entre eux la rejoindront alors aux Mées et la feront reculer. Ils apprendront cependant que le soulèvement est contenu dans  les autres départements. Inutile donc de livrer bataille.
Ce mouvement sera très sévèrement réprimé : mises sous surveillance, emprisonnements, conseils de guerre, exécutions, déportations, bagne, exils (ex:20 ans pour V. Hugo).


À L’Escale, une plaque commémorative aux noms des Républicains escalais arrêtés (2669 arrestations dans le département), est apposée rue du professeur Arnaud, sur le fronton de l’ancienne Mairie, aujourd’hui école du village.

-Jean François AILHAUD, né à L'Escale le  21/09/1827, instituteur, condamné à être déporté  en Algérie, pour s'être rendu en armes à Forcalquier et à la Brillanne, puis gracié le 16/08/1855

- Joseph ARNAUD, né à L'Escale en 1819, tisserand, interné à Nevers pour avoir pris les ordres d'AILHAUD, avoir forcé le maire à livrer les armes, fait des réquisitions de vivres, s'être rendu en armes à Digne et aux Mées, "homme de mauvais propos", commué en surveillance le 16/04/1852

-Joseph François AMAYENC, né à L'Escale en 1806, cultivateur, condamné à être déporté en Algérie pour avoir forcé le maire à livrer les armes et s'être rendu en armes à Digne et aux Mées, commuée en surveillance le 16/04/1852

- Jules BELLESTRUS, né à L'Escale en 1827, forgeron, resté en liberté après s'être rendu en armes à Manosque et Digne, mais sans aucun antécédents

-Toussaint COURBON, né à Montfort en 1810, cultivateur à L'Escale, détenu à Toulon, transporté à Sidi Brahim, pour avoir pris les ordres de Ailhaud, fait des réquisitions de vivres, s'être rendu en armes à Digne et aux Mées, très exalté et de conduite suspecte, gracié le 2/02/1853

- Jean MAZAN, né à Salignac en 1826, cultivateur à L'Escale, mis sous surveillance pour avoir été présent au pillage des armes à la mairie, puis s'être rendu en armes à Sisteron, Digne et aux Mées

- Albert, Isidore MOURANCHON, né à Volonne en 1819, cordonnier à L'Escale, transporté à Sidi Brahim pour avoir pris les ordres d'Ailhaud, avoir forcé le maire à livrer les armes, avoir fait des réquisitions de vivres, s'être endu en armes à Sisteron et aux Mées, mauvaise réputation, porte drapeau, dangereux, gracié le 2/02/1853

- Pierre François RICHAUD, né à L'Escale en 1801, cultivateur à L'Escale, détenu à Toulon pour avoir usurpé les fonctions municipales, opéré des réquisitions de vivre, "exalté", gracié le 2/02/1853 

 

Au hameau des Cléments se trouve la Traverse des Insurgés de 1851.
Pour plus de renseignements : www.1851.fr